06 - Argentine

L’ARGENTINE




JEUDI 29 NOVEMBRE
«L’ENFER DU VOL LA445»


Cette dernière semaine sur le sol Chilien est passée bien vite, et l’on a bien profité des installations de notre hôtel, particulièrement la piscine qui nous aura vu chaque journée. Mais c’est aujourd’hui l’heure du départ : nos valises sont bouclées et il faut dire au revoir à cet appartement que l’on aime tant.
Nous arrivons, pour une fois, très tôt à l’aéroport (plus de deux heures avant le vol) et prenons donc notre temps pour effectuer toutes les démarches. Nous errons ensuite dans l’aéroport et découvrons, enfin, après deux semaines de présence dans le pays, notre première boutique de souvenirs ! Il y a même des cartes postales et quelques magnets, nos « souvenirs » préférés.  Nous entendons ensuite des bruits de quasi-hystéries qui proviennent d’en bas, a l’arrivée des passagers. Nous nous y rendons et voyons arrivé une équipe de foot locale : il y a tout, supporters, journalistes, caméras de télévision et joueurs, qui pour la plupart font la tête. On apprendra plus tard qu’ils ont fait match nul lors d’un match pour la coupe sud-américaine au Brésil, donc on comprend mieux. En tout cas ça nous a bien amusé.
Les autres évènements de la journée nous amuserons beaucoup moins. On peut dire que, sans être de grands voyageurs, nous avons pris pas mal de fois l’avion dans notre vie. Mais cette fois nous aura particulièrement marqué,
Arrivés un peu à la dernière minute à l’embarquement malgré notre confortable avance (on ne se refait pas…) on découvre que notre avion a près d’une heure de retard. Agacés, on se fait une raison et attendons patiemment dans le hall. Puis l’heure d’embarquer finit enfin par arriver. Même si les retards de ce type sont assez rares, ils ne sont pas non plus exceptionnels et à chaque fois on ne peut s’empêcher de penser à un problème technique, et donc à s’inquiéter. A chaque fois le vol se passe très bien et on oublie donc vite cette inquiétude… à chaque fois… sauf cette fois-là !
En entrant dans l’avion on sent déjà assez vite que quelque chose cloche car nos numéros de sièges ne semblent pas exister ; arrivés au bout de l’appareil effectivement notre rangée n’existe pas et visiblement chacun s’assoit ou il le peut. Heureusement il reste encore une rangée ou deux places à cote l’une de l’autre sont disponibles. En s’installant le pilote prend la parole pour s’excuser du retard et explique qu’il est dû à un changement d’avion… ce que, je pense, nous avions déjà tous compris. Cette confirmation ne fait que renforcer l’inquiétude que l’on a déjà en temps normal en montant dans ces engins contre-nature : en effet un changement de dernière minute n’implique-t-il pas de moindres vérifications ? Un avion qui aurait dû rester au sol et qui finalement se retrouve dans les airs ? Dans la réalité probablement pas (du moins je l’espère) mais notre inconscient ne peut s’empêcher de penser à cette glaçante hypothèse.
Ce « maudit » avion commence ensuite à se mouvoir et quitte son point de stationnement. Puis arrive sur la piste de décollage, prend de la vitesse et… c’est là que nous avons réellement commencé à paniquer, Marianne et moi. Durant toute la phase de décollage, encore sur la piste et à mesure qu’il prenait une vitesse considérable, l’appareil n’a pas été une seule fois stable, ballottant en permanence vers la gauche ou la droite, ce qui a cette vitesse peut vite dégénérer. Avec un énorme vacarme tout sauf habituel, il finit par s’élever du sol et prendre enfin son envol, avec –du moins en apparence – le plus grand mal pour se « tenir » en lévitation. L’impression qu’il se passait quelque chose d’anormal était de plus renforcée par des cris assez stridents d’inquiétudes ou de stress qui provenaient de l’avant de l’avion.
Une fois en l’air, nous n’avons eu aucun répit pendant les 10 premières minutes du vol. En phase d’ascension, l’avion était toujours aussi instable et bruyant, ne semblant pas vraiment suivre de cap précis. Durant la majeure partie du vol nous avons ensuite traversé de nombreux et épais nuages, au-dessus de la cordillère des Andes (d’ailleurs magnifiques vu d’en haut) provoquant en permanence d’horribles secousses dans l’appareil. Évidemment les « turbulences » en avion ne sont pas rares, mais ajoutées à l’horrible décollage et à la perception d’un avion « mal préparé » cela inquiète bien plus que ça ne devrait.
Heureusement la dernière partie du vol et l’atterrissage que l’on espérait tant se sont passés sans encombre… mais Marianne et moi sommes d’accords pour dire que ce vol était le plus horrible que nous ayons vécu, et que nous nous sommes vus « y passer » à plusieurs reprises. Ce qui est sûr, c’est qu’il va nous faire réfléchir à deux fois la prochaine fois que nous devrons monter dans un avion. Ce qui inquiète d’ailleurs Marianne, c’est que cette prochaine fois n’est autre que… lundi prochain, dans 4 jours seulement, pour partir dans le sud du pays… Ahhh… on n’a pas fini d’avoir peur !
NB : Petite précision personnelle adressée à ma maman qui lit ce texte… je sais que tu vas en profiter pour dire que tu avais raison et que tu auras une raison de plus pour ne jamais monter dans un avion… Mais je précise quand même que sur le nombre d’avions en circulation les accidents sont très rares et que ça reste le « moyen de transport le plus sur du monde » et bla et  bla, lol. Pour nous, en près de 40 vols en six ans c’est la première fois que ça nous fait ça, d’habitude pas le moindre problème à signaler… si ça peut rassurer…

JEUDI 29 NOVEMBRE
« BUENOS AIRES, NOUS VOILA »



Ce vol de la mort nous a quand même permis d’atterrir à Buenos Aires, sous un magnifique ciel bleu. Vu de l’avion, le décor est déjà très diffèrent de Santiago, et du Chili en général : très plat et surtout très vert, donc forcément plus joli.
L’impression se confirme une fois sur la terre ferme : nous sommes dans un aéroport moderne, propre et l’extérieur est loin du brouhaha habituel des « vendeurs » à la sauvette de certains pays. C’est tout de suite plus rassurant, et plus agréable aussi.
On prend une voiture pour se rendre au centre-ville, moyen conseillé par le Guide du Routard car coûtant quasiment le même prix qu’un taxi pour un service plus confortable. Il nous amène a notre hôtel située dans le quartier de Palermo, considéré comme l’un des plus surs de la ville. Une fois sur place, on s’installe et faisons quelques courses au Carrefour Express du coin (si, si, vraiment Carrefour !) puis passons la soirée dans notre nouvel appartement.

VENDREDI 30 NOVEMBRE
« 1001 ANIMAUX »


 
Le lendemain, nous partons à la découverte de la ville. Assez tard, car la fatigue est bien présente… on se lève donc vers 10 heures pour prendre le petit déjeuner de l’hôtel (au 17 ème étage, avec une vue très sympa) puis préparons le programme des trois jours…
On se ballade ensuite dans notre quartier, marchons plusieurs kilomètres et arrivons au zoo de Buenos. On se dit qu’il y a longtemps qu’on en a pas fait un, et, fans des zoos que nous sommes, se décidons pour celui-ci. On ne le regrettera pas du tout ! Très sympa, sans prétentions et avec quelques petits défauts (notamment certaines zones ou l’entretien des bâtiments laisse à désirer) mais surtout – et c’est le principal – avec de nombreux animaux actifs ! Et surtout certains en liberté dans le parc, se baladant avec les touristes. C’est le cas notamment de centaines de petites bêtes craintives et a notre avis aveugles (ou alors pas douées) dont on n’a pas retenu le nom (d’ailleurs Hélène, si tu peux nous trouver l’info, lol) : ce sont des sortes de marsupiaux endémiques d’Amérique du Sud, ressemblant d’ailleurs quelque peu a des Kangourous, mais avec des pattes à l’avant en plus, contrairement à leurs homologues australiens. 




 Ils sont bien drôles en tout cas à se balader dans le parc, nous fuyant ou nous courant après selon leur humeur du moment. De nombreuses autres bêtes nous ont beaucoup amusés, tel un gigantesque serpent plutôt actif et que j’ai réussi à hypnotiser (bien en cage celui-là) ou encore lamas, biches, éléphants et un hippopotame flemmard ou dépressif qui ne voulait pas de son « 4 heure ».
Après plusieurs heures au pays des animaux, retour à la ville : avec ses bruits de voitures, de klaxons, de trains, etc ! On se pose pour manger un morceau – il est près de 16 h et on a faim – puis halte dans une laverie (un « 5 à sec », marque française encore une fois, cocorico !) pour faire une lessive de nos fringues sales (qu’on a baladé toute la journée…). En attendant de les récupérer on découvre un peu plus le quartier puis on rentre chez nous, avec des vêtements propres et des pieds en compote… Cette première incursion dans la ville du tango fut en tout cas agréable, et a priori une bonne mise en appétit des prochains jours sous la chaleur de Buenos Aires.

SAMEDI 1ER DÉCEMBRE
LES 1001 FESTIVALS



Nous avons un programme chargé pour cette nouvelle journée sous le soleil Argentin, que nous commençons par un copieux petit déjeuner. Aujourd’hui, on a décidé de prendre le métro de Buenos Aires, encore échaudé par les nombreux kilomètres de marche de la veille. L’expérience n’est pas très dépaysante : il ressemble beaucoup à notre métro parisien, les rames sont similaires mais un peu plus ancienne, et il est assez facile de s’y repérer (d’autant qu’il y a peu de ligne). Phénomène toutefois inquiétant : la vendeuse de tickets nous met cependant en garde concernant les risques et précise a Marianne de faire attention à son sac à main. Ambiance ! Nous partons donc sur le quai en tentant de faire attention comme à notre habitude, ni plus ni moins. Finalement, tout ce sera bien passé, et nous arrivons à notre destination sans encombre. On précise toutefois que c’est le week-end et que d’après quelques sources que nous avons pu trouver, le métro est bondé et invivable le reste du temps. Nous sommes donc chanceux.
Nous arrivons dans le centre de la ville, aux abords d’une grande avenue. Une très grande avenue même. Selon notre guide, ce serait l’avenue la plus large du monde, ayant nécessité de nombreuses démolitions d’immeubles pour sa construction, ce qui a été fait, a l’époque, sans l’avis de leurs occupants. Bref, mise à part cette partie de l’histoire, le lieu se donne des allures de mini Times Square avec ses néons lumineux géants, et l’obélisque qui trône au milieu de la place a été érige ici pour commémorer les 400 ans de la ville. Aujourd’hui, 1er décembre, en cette journée mondiale de lutte contre le SIDA, il va surtout servir de porte-étendards pour diffuser le message : « No Mas Chicos con VIH » ce qui peut se traduire par « Plus d’enfants avec le SIDA ». 



De nombreuses animations vont avoir lieux ici toute la journée. Ce ne sera pas les seules d’ailleurs. Tout au long de notre promenade dans la ville, nous tomberons ici et là sur différentes manifestations. Notamment une « Fête de quartier » a quelques rues de la, célébrant chaque année la communauté étrangère d’un pays. Cette année c’est l’Espagne qui est à l’honneur, ce qui sera l’occasion d’admirer de beaux spectacles du pays. On se balade ensuite sur la « Playa de Mayo » c’est-à-dire la place de Mai. Ici se réunissent, chaque jeudi à 15 h depuis 35 ans, les mères d’enfants disparus pendant la dictature militaire. Entre 1976 et 1983, suite a un coup d’État, la junte militaire aurait tué ou kidnappé près de 30000 enfants pour faire taire les notables qui voulaient se rebeller ou pour les "donner" a d'autres. Depuis octobre 1977, les mères (et grand-mères) de ces enfants "disparus" se réunissent chaque jeudi après-midi en brandissant des photos dans l'espoir de retrouver ceux qui ont été kidnappé. Cette histoire nous a vraiment touché.

On en profite également pour visiter la « Casa Rosada » : comme son nom l’indique, ce bâtiment rose est la chambre du gouvernement et c’est depuis ce balcon qu’Evita, célèbre personnage politique du pays, saluait la foule l’acclamant sur la place de Mai. On poursuit notre visite avec la rue piétonne « Florida » qui il y a tout juste six ans était complètement laissé à l’abandon, devenant un repère de drogués et de sans-abris. Le gouvernement a entrepris ici aussi de nombreuses actions pour réhabilité l’endroit et y a fait venir de grosses enseignes commerciales. L’opération a été au-delà de leurs espérances,  la rue attirant maintenant des marques prestigieuses. La promenade y est en tout cas très sympa, bien qu’un peu bruyante compte-tenu du monde, et surtout les prix y sont exorbitants : on préfère donc manger dans un autre quartier…
Après le repas, cher et très quelconque – je préfère donc ne pas m’attarder sur le sujet – nous partons visiter un autre quartier, celui de Puerto Madero : c’est encore un quartier entièrement réhabilité et infréquentable il y a quelques années seulement. C’est devenu maintenant un très agréable bord de mer (en réalité un bras de mer à l’eau polluée d’une couleur plus que douteuse, mais c’est un détail) bordés de nombreux bars et restaurants, ayant l’immense avantage d’être au éloignés de l’agitation de la ville. C’est très reposant de flâner le long de ces berges. En franchissant une rue perpendiculaire, changement de décor radical : un immense et très charmant parc urbain baigné de soleil. Cet endroit doit assurément être un paisible lieu de repos en temps normal… mais pas aujourd’hui : en effet c’est d’ici que part le marathon de Buenos Aires, organisé par Nike. Sans le savoir, et ignorant complétement cette manifestation une minute plus tôt, nous nous retrouvons immergé au milieu d’une foule immense, slalomant entre les différents stands installés pour l’occasion. Un DJ assure le show tandis que des animateurs donnent quelques conseils de bien être pour les coureurs. Quelques minutes plus tard (on est vraiment arrivée au bon moment) on assiste au départ de la course : plus de 6000 participants s’élancent alors à l’assaut des rues de Buenos Aires. Impressionnant ! Une demi-heure plus tard, les même 6000 coureurs se retrouveront sur notre chemin nous empêchant d’avancer pendant pas mal de temps…  jusqu’à ce que nous tentions une « traversé de coureurs » : notre objectif avant de se lancer était de slalomer entre eux… tandis que Marianne s’en sort plutôt bien, j’en ai pour ma part dégommé trois, ce qui nous aura bien fait marré.


Après ce (bon) moment on continue la journée en la finissant comme on l’a commencé : au pied de l’obélisque ou à lieu un spectacle pour la journée mondiale contre le SIDA. On y assiste, tranquillement assis, nos pieds ayant besoin de repos après toutes ces heures de marche ! Sur le chemin, on croisera également une scène géante installée au milieu d’une rue : cette fois c’est un concert de musique classique qui s’y prépare. Plus mon genre, un festival de rock a également lieu ce soir quelque part en ville, mais cette fois c’est payant et pour le coup vraiment très cher, donc on s’abstient. Décidément, en une journée, nous aurons croisé près d’une dizaine de manifestations différentes, un peu partout en ville, dont 2 ou 3 gros évènements. Est-comme cela chaque week-end ? Pour l’instant on l’ignore, mais en tout cas c’est vraiment très sympa ! Après cette journée marathon (enfin, notre marathon a nous…) nous rentrons complètement épuisés a notre hôtel… et demain, on remet ça !

DIMANCHE 2 DÉCEMBRE
« DON’T CRY FOR ME ARGENTINA »


Nous visitons aujourd’hui l’un des quartiers les plus coté de la ville : la Recoleta. Nous  faisons l’erreur d’y aller à pied, semblant être plus proche que les quartiers ou nous sommes allés hier. Finalement, après plus d’une heure de marche, nous arrivons enfin à bon port, complètement épuisés… et en nage ! Il faut dire que depuis notre arrivée ici il fait chaud, très chaud même : nous n’avons plus l’habitude des températures extrêmes depuis le nord de l’Australie et ses 40 degrés à l’ombre… Bon là on ne dépasse pas les 32 ou 33, mais en ville c’est tout de suite très diffèrent des grands espaces. Bref, on adore ça donc on ne se plaint pas (surtout moi…). Notre première visite sera le Musée des Beaux-Arts de Buenos Aires. Très sympathique musée (mais on en a connu de meilleurs) qui nous permettra de voir de nombreuses œuvres d’artistes Français, décidément très bien représentés ici. Nous poursuivons ensuite avec une courte promenade dans le parc des Nations Unies. Très sympa, il arbore fièrement en son centre une immense fleur mécanique (chaque « pétale » mesure 13 mètres de haut) : elle s’ouvre le matin à 8 h puis se referme au coucher du soleil. 



Le mécanisme doit être assez impressionnant à voir mais nous n’en aurons pas la possibilité, il est bien trop tôt pour attendre la fin de journée. Après avoir arpenté ensuite les allées d’un marché artisanal, nous faisons une halte au Hard Rock Café pour un repas a l’américaine bienvenu : cela nous change vraiment et fais du bien… même si c’est 2 fois plus cher que les prix de la même chaîne de restauration aux États-Unis, allez comprendre…
Nous continuons ensuite la journée en visitant le cimetière de la Recoleta : une sorte de Père Lachaise ou sont enterrées les personnalités d’Argentine. Il est plutôt joli et les tombes sont de véritables caveaux familiaux, s’apparentant plus à des mausolées qu’a de traditionnelles tombes. Bon cela reste quand même un cimetière et ça devient assez vite plutôt glauque, alors on décide de ne pas s’y éterniser. On cherche la tombe d’Evita Peron (son nom de jeune fille est Duarte d’ailleurs…) que l’on trouve assez vite puis on file rapidement vers la sortie. Ce sera notre dernière visite de la journée : il fait une chaleur épuisante et on trouve dommage de ne pas profiter de la belle piscine sur le toit de notre hôtel. On ne fait pas la même erreur que le matin et rentrant donc en métro, puis une fois sur place, courons jusqu’à la piscine ou nous finirons l’après-midi, toujours entre plongeon, bouquinage et sieste : le top 3 de rêve !



LUNDI 3 DÉCEMBRE :
"C’EST REPARTI POUR
UN TOUR… D’AVION !"


Pouahhh… ce matin le réveil est dur encore une fois mais il faut se dépêcher : nous devons rendre la chambre à 11 h. Après un bon p’tit dej et un peu de nettoyage, on remballe nos affaires puis direction l’aéroport, non sans avoir fait un dernier petit tour de quartier jusqu’aux agréables jardins botaniques. Une petite heure de zénitude avant d’affronter l’enfer de l’aéroport, le retour. On se serait presque cru de retour à Bali tant l’organisation ici laissait à désirer. Rien à voir avec le confortable et moderne aéroport de notre arrivée il y a 4 jours seulement : ce dernier est consacré aux vols internationaux, et nous c’est un aéroport domestique (vols internes) dont nous avons besoin. Entre les deux, 40 Km de distance les séparent mais surtout des années lumières concernant l’organisation et la propreté. Ici, il nous pleut sur la tête dans l’aéroport, dont le toit semble prêt à s’écrouler à tout moment, de gros fils électrques pendouillent du plafond et surtout des files d’attentes interminables : ce sera le cas pour l’enregistrement de nos bagages, ou pendant les 30 premières minutes seuls un comptoir était ouvert malgré une file d’attente qui s’allongeait dangereusement et au moins 5 salariés de la compagnie qui se tournaient les pouces… Bref, la suite n’est pas plus glorieuse : LAN étant visiblement une compagnie n’aimant pas la ponctualité… comme pour le vol Santiago – Buenos nous finirons par décoller avec une heure de retard… et une petite boule au ventre, souvenirs de notre précèdent voyage en avion… Espérons que ça ne devienne pas une mauvaise habitude…
20 h : notre avion se pose enfin sur la piste. Le vol a été long, mais sans véritables encombres. Vu du ciel, le paysage est presque lunaire. Nous voici en Patagonie, le paradis des Lamas, de la nature ou encore de Florent Pagny… Nous quittons rapidement l’aéroport a bord de notre voiture de location (dont le loueur nous attendait avec une pancarte tendue indiquant notre nom, classe !) puis direction notre hôtel, dans la ville d’El Calafate, située à 22 Km de là…



MARDI 4 DÉCEMBRE :
« L’INCROYABLE PERITO MORENO




Réveil matinal sous le soleil Patagonien : nous avons choisi une auberge de jeunesse pour passer nos deux nuits ici et la salle du petit déjeuner, à quelques mètres de notre chambre, est composée de carrelage et de chaises bien lourdes : autrement dit, à chaque fois que quelqu’un s’assoie et se lève il y a un boucan pas possible qui résonne. Et le petit dej commence à 6 heures ! Bref, nous ne sommes pas très contents, d’autant que le dit petit-dej est très mauvais. Bon, on relativise et on mesure notre chance d’être ici : dès que l’on sort de ce maudit hôtel, on respire littéralement : l’air est d’une pureté extraordinaire, il fait doux (on a perdu une vingtaine de degrés depuis la veille) et la vue sur les montagnes enneigées aux alentours est splendide. Il faut quand même vous dire pourquoi nous sommes dans ces contrées : se trouve ici à une cinquantaine de Km le Perito Moreno ; il s’agit un immense et impressionnant glacier, dont les mensurations sont impressionnantes : sa façade fait près de 5 Km de long pour 60 mètres de hauteur (sur la partie émergée) ! Il s’étend sur 30 Km de profondeur et sa superficie totale de glace est de 200 Km2…



Ce n’est que vers 10 h que nous décollons enfin. Sur la route, nous prenons deux auto-stoppeuses Allemandes qui souhaite également s’y rendre.  Ce sont deux sœurs, Dorothée et Clara, qui sillonnent le pays sac-à-dos, en dormant chez l’habitant au fur et à mesure de leur rencontre, et en se déplaçant en stop ou en bus… Et dire que nos familles s’inquiètent… En tout cas elles étaient très sympa et sont aussi de grandes voyageuses, malgré leur jeune âge (22 et 25 ans).
Après environ 1 heure de trajet, nous arrivons enfin au Parc National des Glaciers… et là, le spectacle est grandiose ! On a bien commencé par apercevoir la bête quelques Kilomètres avant notre arrivée, mais une fois sur place, c’est tout autre chose. Gigantesque, magnifique, sublime : les mots manquent pour décrire ce formidable paysage. La glace de ce mastodonte se forme en altitude, dans les montagnes environnantes, puis descend selon les crevasses des montagnes. Plusieurs fois par jour, de plus ou moins gros morceaux se détachent de la paroi et viennent s’écraser dans le Lago Argentina (le lac) dans un vacarme époustouflant. C’est d’ailleurs l’attraction principale car voir de si près ces énormes morceaux de glaces se détacher sans crier gare, à tout moment, est vraiment impressionnant. Nous aurons la chance de voir quelques chutes, dont une immense, et surtout d’en entendre de nombreuses autres. La sensation que procure cette découverte de la nature est indescriptible. Malgré ces régulières chutes, ce glacier est un des rares au monde a continuer à progresser… 
L’entrée du parc national est assez cher (100 pesos chacun) mais une fois à l’intérieur on ne peut que constater que les choses ont été très bien faites : une immense passerelle de plusieurs kilomètres permet de s’approcher au plus près possible du glacier (jusqu’au pont qualifié de « dangereux » car lors de leurs chutes, les glaces peuvent projeter des morceaux sur la foule… ce phénomène a malheureusement déjà tué 32 personnes qui avaient semblent-ils dépassé les barrières).


On y passe donc quelques heures et admirons les reflets bleutés qui ressort des cimes acérés du bloc de glace… on croirait presque qu’il y a de la lumière a l’intérieur tant c’est lumineux. Après cette balade, nous remontons au parking (près de 500 marches !) puis mangeons un morceau sur place avant de reprendre la voiture pour le quai d’embarquement : d’ici, nous pouvons prendre un bateau qui permet de s’approcher encore plus du glacier et d’en découvrir son versant sud, réputé comme encore plus beau. Nous ne nous privons donc pas (bien que, inflation galopante oblige, le prix passe de 50 pesos d’après le Guide du Routard a 90 pesos par personne –soit une douzaine d’euros…) Nous arrivons in-extremis et achetons nos billets pour embarquer. En réalité le bateau venait de quitter le quai et y retourne pour nous permettre de monter à bord…plutôt sympa, cela nous permet d’éviter d’attendre une heure pour la prochaine et dernière croisière de la journée. Nous partons donc sur les eaux « bleu-grise » du Lac Argentino et nous rendons rapidement sur les lieux. Effectivement, avec en plus un magnifique soleil qui nous accompagne (ce qui n’empêche pas des températures… glaciales bien sûr !) la vue y est vraiment magnifique, sans toutefois l’être plus ou moins que la façade Nord que l’on a vu plus tôt. La croisière durera une heure et, si Marianne et moi nous amusons bien à faire les pitres sur le bateau, ne verront pas de blocs de glaces se détacher… dommage, mais on a quand même bien profité du spectacle, grandiose encore une fois (je vous l’ai dit, on manque d’adjectifs !) On se sent vraiment tout petit face à cette imposante force de la nature… 


Après toutes ces émotions, nous repartons vers El Calafate que nous atteignons après une petite heure de route. Nous en profitons pour flâner dans cette sympathique petite ville, où il fait vraiment bon vivre : les boutiques sont en bois, il y fait décidément un air très agréable et ses rues s’animent le soir venu. Il faut préciser d’ailleurs que nous sommes ici très au sud a seulement 2000 Km de l’Antarctique ! Les journées sont donc très longues et le soleil ne se couche pas avant 23 h et est déjà levé à 6 h (mais on ne sait pas à quelle heure exactement…) Pour l’instant, c’est le seul endroit depuis que nous sommes en Amérique du Sud ou l’on ose se balader sans crainte avec l’appareil photos autour du cou. Nous mangeons ensuite dans un petit restaurant pas génial et allons enfin nous coucher, épuisés par cette mémorable journée !


MERCREDI 5 DÉCEMBRE :
« BALADE DANS LA
PAMPA PATAGONIENNE » 





Deuxième – et malheureusement dernier – jour en Patagonie. En effet nous partons déjà ce soir pour Buenos Aires ou d’autres aventures nous attendent. Lorsque nous avons fait notre itinéraire on s’était mis d’accord pour passer deux jours ici afin de voir les glaciers, le pays étant gigantesque et notre séjour limité, il fallait bien faire des choix. Mais avec le recul, nous regrettons un peu cette décision car le peu que nous voyons de la Patagonie est tout simplement splendide, particulièrement après avoir passé 4 jours dans la mégalopole bruyante et poussiéreuse de Buenos Aires (mais sympa…) Bref, ce n’est pas grave, d’autres belles choses nous attendent au nord et la Patagonie sera l’occasion d’un futur voyage.
Pour le moment nous quittons donc notre hôtel après un (toujours aussi insipide) dernier petit déjeuner puis reprenons la direction des Glaciers. Sauf que nous devions sur la route pour nous rendre au Lago Roca. Et c’est parti pour 40 Km de route non pavée (environ 1h30 pour les parcourir) et de paysages somptueux. Cette fois, nous sommes vraiment au cœur de la pampa Argentine. C’est tout simplement magnifique et les cimes enneigées nous accompagnent tout au long du parcours désertique.





Au loin, nous apercevons même le Perito Moreno, tant ce dernier est immense. Nous faisons une balade aux abords du lac, qui en lui-même est d’ailleurs très quelconque : c’est ce qu’il y a autour qui compte. Vraiment un moment hors du temps, très relaxant, ou nous étions seuls au monde… 



En milieu d’après-midi, nous sommes de retour en ville et mangeons en terrasse d’un charmant bistrot : ce sera notre première viande en Argentine (le pays est réputé pour la qualité de ses viandes…), et c’est un sans-faute : un vrai régal, et pas très cher en plus (pour une fois !). Nous nous rendons ensuite en début de soirée a l’aéroport pour rendre la voiture et c’est (déjà) reparti pour 3 heures d’avion… Un peu avant minuit nous arriverons à Buenos Aires et si tout va bien une navette nous attendra pour nous amener à notre hôtel… bref le pied !
23 h 40 : notre avion vient d’atterrir sans encombre… donc tout va bien, si ce n’est… que ce n’est pas le bon aéroport ! A priori le pilote ne s’est pas trompé, lol, mais les plans ont changé pour une raison que l’on ignore. Tout aurait dû être si simple… Bref du coup on se plaint (comme d’habitude…) auprès de la compagnie LAN qui n’a prévu aucune navette pour amener ses passagers à bon port… c’est-à-dire a l’endroit prévu au départ. Nous ne sommes pas d’accord et le faisons savoir : hors de question de payer 300 pesos pour le trajet en taxi. Finalement, on n’aura pas eu à se battre, expliquer notre situation aura suffi : LAN nous offre un « Remises » (ces fameux véhicules de luxes avec chauffeur privé…) pour nous amener non pas à l’aéroport mais directement à notre hôtel… la classe donc ! Décidément, entre les retards a répétition et les changements d’aéroports, cette compagnie n’est pas très bien organisée… mais ils savent se faire pardonner !

NB : pour ceux qui nous en ont parlé : non, on n’a pas vu Florent Pagny ! La Patagonie est immense et il habite plus au nord, près de Bariloche… On s’est un peu renseigné du coup et il possède une vraie Estancia ici (sorte de ferme) de 4000 hectares, ce qui selon lui est « rien du tout » a l’échelle du pays, son plus proche voisin, le groupe Benetton ayant 1 million d’hectares.



JEUDI 6 DÉCEMBRE :
« INONDATIONS » 


 Aujourd’hui commence notre road-trip du Nord de l’Argentine, avec de très belles étapes qui nous attendent. Mais avant de partir sur les routes de la pampa (qui est une vraie région au-delà du terme générique) il nous faut aller récupérer notre voiture de location. Et la journée commence beaucoup mieux qu’elle ne va se terminer…
Au réveil, nous sommes dans une chambre d’hôtel ultra-moderne grand luxe (pour un rapport qualité / prix imbattable) et le ciel gris laisse passer quelques éclaircies. Le temps de prendre notre petit-déjeuner, nous voici déjà en route pour l’aéroport, ou se trouve le loueur… Et là, c’est le début de notre pire journée de galères depuis le début de nos vacances. Les rares éclaircies du matin ne sont plus qu’un vague souvenir : l’épaisse couche de nuages ne nous quittera pas de la journée, apportant d’impressionnants orages et d’incroyables averses sans discontinuer… Le temps de faire les formalités et de manger un morceau, ce n’est que vers 15 h que nous quittons l’aéroport, à bord de la même voiture que nous avions en Patagonie… c’est plutôt une bonne chose, car au moins on la connaît et la prise en main n’en sera que facilité. Ce qui n’est pas du luxe, car il pleut de plus en plus… nous prenons une première autoroute ou tout se passe plutôt bien puis… très vite, on se retrouve coincé dans un embouteillage gigantesque. Une heure, deux heures… nous roulons au pas pour ainsi dire. On pense à un accident, il n’en est rien ! Ce ne sont pas moins d’une dizaine d’accidents que l’on croisera ainsi qu’une trentaine de voitures en panne. La cause ? Les intempéries bien sûr, qui ont causé l’inondation totale de la chaussée, bloquant toutes les voies sauf une, pourtant elle aussi complètement sous les eaux. Le manque de civisme des Argentins a probablement aussi sa part de responsabilité : du grand n’importe quoi ! Des piétons ayant probablement abandonné leur bus se promenaient au milieu de l’autoroute, de nombreuses voitures roulaient sur la bande d’arrêt d’urgences, quand elles ne faisaient pas carrément demi-tour sur l’autoroute pour essayer de sortir… par la voie d’insertion ! Bref, un vrai capharnaüm avec la bénédiction tacite des autorités : ces derniers sont tout simplement aux abonnés absents pendant « la crise » qui s’abat sur leur ville. Autoroute non fermée, personne pour faire la circulation ou empêchait les véhicules de faire ce qu’ils voulaient… Au final, ce n’est qu’après 20 heures que nous sortons de ces embouteillages monstres, qui nous aurons coincés plus de 5 h, pendant lesquels nous avons parcouru moins de 50 Km !  Ah il commence bien le road-trip… 



Pendant les 50 prochains Km, nous voyons que les rues longeant l’autoroute sont encore plus inondées qu’à Buenos Aires, certaines personnes marchent avec de l’eau jusqu’aux hanches et quelques voitures « flottent » sur la route. Nous finissons par trouver une ville « pas trop inondée » après environ une heure de route, et s’y arrêtons pour manger et trouver notre chambre d’hôtel pour dormir, après cette journée épuisante… Il faut préciser concernant les inondations qu’il n’y a pas de rivières a cet endroit qui aurait pu sortir de leurs lits… les inondations sont la cause d’accumulations d’eaux tombées en trombe pendant plusieurs heures et ayant du mal à s’évacuer des sols… On apprendra dans le journal le lendemain que ce type d’épisode est assez courant en été ici, et que ce jour-là il avait été suffisamment intense pour inonder aussi les stations de métro, provoquant une longue interruption de ce dernier… De notre coté, après avoir tourné en rond un petit moment, nous finissons par trouver notre hôtel pour la nuit… c’est très, très sommaire, sale et infesté de petites bestioles peu ragoutantes… bon, au moins ce n’est pas cher et on a beau être en lune de miel, impossible de se faire des hôtels 4 étoiles tous les soirs. C’est de toute façon le seul que nous ayons trouvé dans cette petite ville… Ah, il semble bien loin l’hôtel classe que nous avons quitté ce matin même…



VENDREDI 7 DÉCEMBRE :
« SUR LES TRACES DU CHE  »


Évidemment, vu la « qualité » de notre hôtel, le réveil est plutôt matinal et nous ne faisons pas de vieux os dans cette chambre. Très rapidement dehors, on découvre un ciel bleu d’une limpidité parfaite, pas un nuage dans le ciel… bref, on est loin d’imaginer le temps qu’il faisait hier… ce qui nous convient très bien. On prend donc la route et la journée sera consacré a… faire de la route ! Nous visons la cordillère des Andes dans le nord-ouest du pays et cette dernière se trouve à 1500 Km environ de là. On ne va donc pas traîner dans ces paysages pour l’instant plutôt quelconques et « traçons la route » comme on dit.
Nous faisons cependant une halte déjeuner dans la ville de Rosario… il s’agit d’une ville de taille moyenne a une centaine de Km de Buenos Aires (et oui on a pas trop avancé à cause des intempéries…) qui a pour particularité d’avoir vu naître ici deux personnalités emblématiques, chacune pour des raisons différentes : Che Guevara est né ici, et oui, il n’est pas né à Cuba contrairement à ce qu’on pourrai croire… et plus récemment, c’est l’un des meilleurs joueurs de foot du monde qui aussi né dans cette petite ville : Lionel Messi !  Et oui, le joueur de Barcelone a fait ses premiers pas et taper ses premiers ballons dans les ruelles de cette ville, qui comme beaucoup d’autres connaît la pauvreté et l’insalubrité (l’entrée de la ville nous accueille d’ailleurs avec des montagnes de poubelles…) Pour sa part, il aura eu la chance de la quitter dès l’âge de 13 ans, déjà repéré par le club de Barcelone…
Bref, la ville est donc très quelconque mais se dire que ces deux personnalités y sont nées est assez marrant. Et surtout nous y mangeons très bien pour pas cher ! Nous reprenons ensuite la route et roulons plusieurs centaines de Km, jusqu’à la ville de Cordoba ou nous faisons halte pour la nuit… dans un hôtel du même acabit que celui de la veille, ou plutôt un poil plus agréable. C’est dire !



SAMEDI 8 DÉCEMBRE :
« CHANGEMENT DE DÉCOR »



 
Nouvelle journée sur les routes de la pampa Argentine que l’on voit défiler sous nos yeux pendant encore 700 Km. Nous arrivons donc en fin de journée dans la région de Salta… mais nous choisissons de quitter l’une des rares autoroutes du pays, qui mène jusqu’à notre destination, pour emprunter une route serpentant dans les montagnes… et pas n’importe quelle montagne, puisque c’est la célèbre « Cordillère des Andes » que nous nous apprêtons à découvrir aujourd’hui et ces prochains jours… Du moins une infime partie de cette dernière, car il faut bien le dire, cette chaîne de montagne – la plus longue du monde, 7100 Km – est immense. Nous avons donc choisi de l’explorer dans la région de Salta, qui présente l’avantage d’être accessible plus aisément (enfin, tout est relatif…) et offre de superbes points d’intérêts.
La journée est déjà presque finie lorsque nous entamons l’ascension de la réserve naturelle nommée « Quebrada de Los Sosa » : très vite, le paysage change radicalement. Les 1300 kilomètres insipides parcourus depuis deux jours sont oubliés en une fraction de seconde tant ici ils sont splendides. Bien que nous ne sommes pas là pour elle, cette vallée vaut déjà à elle seule le détour depuis Buenos Aires ; plusieurs points d’intérêts peuvent y être contemplés, dont le bien nommé « El fin del Mundo » qui offre une vue plongeante sur une forêt luxuriante en contrebas. La « grimpette », plutôt abrupte, nous permet d’atteindre les 2000 mètres d’altitude assez rapidement. Ralentis par de lourds travaux sur la chaussée (suite à un glissement de terrain ayant emporté une partie de la route, très étroite ici…) on décide de s’arrêter dans la première ville croisée, Tafi del Vallée, située a 2014 mètres d’altitude, pour passer la nuit. Le jour va bientôt se coucher et nous ne voulons pas faire la route de nuit, principalement pour une question de sécurité (ici de nombreux animaux plutôt balèzes se promènent sur les routes…) mais aussi parce qu’il serait dommage de ne pas voir les beaux points de vue que nous offre ces paysages…
La ville de Tafi est en plus très charmante et son centre-ville est très animé. On se croirait dans une station de Ski française, la neige en moins. De plus, malgré l’altitude, les températures sont très agréables. Après avoir trouvé un hôtel, nous faisons un tour dans les boutiques du centre pour acheter quelques souvenirs puis mangeons dans un restaurant… vide ! Nous sommes les seuls clients… C’était correct sans plus (ahhh, notre nourriture Française nous manque bien !) mais suffisant pour se nourrir  avant d’aller se coucher pour une bonne nuit dans les montagnes…



DIMANCHE 9 DÉCEMBRE :
« A L’ASSAUT DE LA CORDILLÈRE »



 Tandis que Paris allait bientôt se réveiller sous la neige (une pensée à nos familles…) c’est pour notre part avec encore une fois un lumineux et ensoleillé ciel bleu que nous nous levons… et l’on a beau être a 2000 mètres d’altitude, il n’en fait pas moins chaud, avec des températures dépassant les 26 degrés dès le matin… Bref, on est heureux de pouvoir profiter de cet été « sans fin » et on prend notre petit déjeuner –très mauvais encore une fois- à l’hôtel avant de reprendre la route… Cette fois, nous plongeons dans le cœur de la cordillère et montons encore davantage en altitude : plus de 3000 mètres sera notre maxi… pour la journée en tout cas ! Nous faisons le matin la route entre Tafi et la ville touristique de Cafayate, connue pour ses vignobles et pour être la porte d’entrée de la vallée Calchaquies, que l’on va parcourir cet après-midi (du moins en partie, elle aussi étant immense). Les vues commencent déjà à être spectaculaires, nous passons par des points d’intérêts curieux comme le El Infernio, 3042 mètres, et servant de frontière naturelle entre à l’ouest une région semi-désertique et à l’est des praires verdoyantes… saisissant ! 


Nous arrivons vers 14 h sur Cafayate… plus de 11 000 habitants et pourtant, le temps semble vraiment s’être arrêté. Pas un bruit ne se fait entendre, même les voitures et les motos dans les rues semblent silencieuses. 


 La jolie place centrale regorge de restaurants avec tables en terrasses, et nous choisissons l’un d’eux, recommandé par le Guide du Routard. Après le déjeuner, nous faisons un petit tour dans le charmant village et arpentons les allées d’un petit marché artisanal très sympathique… 



Depuis notre arrivée en Argentine, nous avons d’ailleurs constaté que les petites villes sont souvent très mignonnes, toujours construites avec des rues a angle-droit et surtout avec toujours la même place agréable en leur centre… Les grandes villes, en revanche, sont particulièrement horribles. Ce n’est pas seulement une question d’absence de charme inhérente a de nombreuses grandes villes, c’est  aussi et surtout dû aux nombreux bidonvilles qui émaillent ces villes, à leur entretien très succinct, au bruit permanent qui en ressort…bref, vous l’aurez compris, nous avons ici largement préféré les petits villages aux grosses villes, même si il y a quelques exceptions, pour certains quartiers de Buenos Aires notamment…

Reprenons le cours de notre visite : nous quittons Cafayate et prenons la direction de la Quebrada, une route touristique sinueuse, longeant le fleuve Rio Grande (asséché lors de notre passage) et serpentant au beau milieu de formations géologiques rares d’une beauté a coupé le souffle. En quelques minutes, nous passons de ce paisible village à un décor époustouflant ; On en prend plein les yeux, la vue nous rappelle aléatoirement la Vallée de la Mort, Bryce Canyon ou encore Monument Valley. : C’est vraiment dingue, on a l’impression de voir en quelques Kilomètres seulement un condensé de notre Road-Trip de 6000 Km dans l’Ouest Américain (bon attention, ça ne surpasse tout de même pas l’ambiance États-Uniennes dont nous restons fans…)


 On a quoi qu’il en soit envie de s’arrêter tous les 100 mètres pour admirer ces formations rocheuses, et l’on ne s’en prive pas… Je ne vais pas détailler toutes les curiosités, les points d’intérêts, les panoramas superbes, je pense que les photos parlent d’elles-mêmes…  
 

Après cette route de 190 Km (que nous parcourons en près de 5 heures…) nous arrivons enfin dans la capitale de la région, la fameuse Salta. Porte d’entrée du pays par le nord, cette grosse ville de plus de 550 000 habitants est comme toutes les grandes villes d’Argentine donc : moche ! Avec l’avantage par contre de ne pas nous accueillir par d’innombrables tas d’ordures contrairement à d’autres que l’on a pu traverser… par contre, autre gros avantage et énorme confort pour nous, voyageurs « routards, mais pas trop » nous avons réservé le midi même un hôtel tout confort, 4 étoiles, moderne et même tout neuf… bref, propre et de qualité, et pour seulement une dizaine d’euros de plus que nos taudis des deux premiers jours… ça va nous changer, et ça nous permet surtout de dormir enfin confortablement, ce qui n’est pas du luxe après cette journée pleines de sensations… 


LUNDI 10 DÉCEMBRE :
« A 4000 MÈTRES ! »



Nouvelle journée au cœur de la cordillère des Andes. Nous nous réveillons dans la ville de Salta, mais la visiterons demain. Aujourd’hui, nous continuons notre petite exploration de la célèbre chaîne montagneuse en remontant vers le nord, dans la province de Jujuy. Nous commençons par prendre une petite route de montagne (ça devient une habitude…) serpentant à travers une très dense forêt quasi tropicale, dans un décor totalement opposé a celui de la veille. 


Nous mettons plus de deux heures à parcourir 90 Km mais cela en valait la peine, c’était tout simplement magnifique. Nous avons croisé veaux, vaches et cochons (si, si, vraiment !) mais aussi quelques chevaux et des milliers de papillons blancs… on a eu l’impression d’être dans un autre monde ! 


 Nous arrivons ensuite à hauteur de la ville de San Salvador de Jujuy, mais nous ne faisons que la traverser, cette ville n’ayant a priori aucun intérêt. Et surtout nous avons un programme assez chargé. Nous continuons donc notre route en direction du village de Purmamarca que nous atteignons une heure plus tard. Il s’agit d’un petit village de 700 âmes ou là encore le temps semble s’être arrêté. Situé a 2200 mètres d’altitude, il a été fondé au pied de montagnes rouges-ocres, donnant cette couleur au village entier : les murs, les rues pavées, les maisons : ils ont tous pris cette couleur… Ce village est vraiment charmant (encore un !) et nous y faisons halte pour nous restaurer… grosse erreur, du moins dans le choix du restaurant : ni Marianne ni moi n’ayant apprécié.



J’ai pour ma part fait une erreur stratégique dans ma commande : je me suis retrouvé avec deux énormes saucisse de je ne sais quelle viande tout simplement infecte…  Ça m’ennuyait de la jeter alors je me suis arrangé pour la transporter dans une serviette en papier, le but étant de la donner en offrande au premier chien que je verrais dans la rue… et nous voilà donc en train de nous promener dans les rues de ce petit village a la recherche d’un quelconque chien affamé pour lui faire mon cadeau… Je précise que les chiens errants sont une véritable plaie en Argentine (tout comme au Chili) ou ils sont présents par centaines dans certaines villes. Nous les voyons en permanence marcher sans véritable but, la plupart étant très maigres et semblant tous chercher de la nourriture. Et ce petit village n’échappe pas à la règle, nous en avions vu une bonne dizaine à notre arrivée… Sauf que là, nous n’en croisons pas pendant près de 30 minutes... et c’est donc nous qui errons avec notre saucisse a la main ; enfin surtout moi, ce qui faisait bien rigoler Marianne. Bon, on a fini par en trouver un confortablement installé a l’ombre d’une petite maison, à qui j’ai été heureux d’offrir mon morceau de viande, n’ayant pas fait tout ça pour rien…


Après cette petite visite de la ville, nous reprenons la route en direction de Tilcara afin de traverser sur 22 Km la Quebrada de Humahuaca, ou Vallée des Peintres. Cette dernière est composée de montagnes de différentes teintes : rouge, vert, jaune… Plutôt sympa, mais moins flagrant que ce qu’on avait imaginé. Nous retournons ensuite au village de Purmamarca d’où part la route RN52 permettant de se rendre au Chili, dont la frontière est toute proche, tout comme celle de la Bolivie d’ailleurs. Elle traverse donc littéralement en largeur la cordillère et nous l’empruntons sur une soixantaine de Kilomètres afin de nous rendre au Salinas Grande. La route, sublime encore une fois, nous permet de traverser un col de montagne (le col de Jama) et de monter à plus de 4100 mètres d’altitude… bonjour le mal de montagne ! La haut, quelques difficultés pour respirer effectivement mais rien de bien méchant, et tout s’est bien passé.
Et le voyage en valait la peine, de l’autre cote nous arrivons sur une immense « mer de sel », une étendue gigantesque d’un blanc immaculé. Nous nous promenons dessus, et achetons quelques souvenirs des « tailleurs de sel ». 


D’ailleurs, le vendeur-tailleur de sel, la journée touchant à sa fin, nous demande de le ramener à sa voiture a environ 2 Km de la… on accepte, mais un peu amèrement : tout gentil qu’il est, ce monsieur a un vrai problème d’hygiène : il pue grave ! Une véritable infection, qu’il a malheureusement incrustée dans notre voiture. Nous avons dû ensuite rouler toutes fenêtres ouvertes pendant un long moment pour l’éradiquer… bref, il était bien sympa quand même… Quoi qu’il en soit, il est 18 h passé et le grand ciel bleu de la journée laisse peu à peu place à un ciel nuageux et chargé d’orages, dont nous voyons les éclairs au loin se rapprocher... Nous préférons éviter de prendre la route de montagne sous les orages alors partons rapidement et repassons de l’autre côté de la montagne puis retournons en direction de Salta… a près de 200 Km de là. Nous roulons donc plusieurs heures et arrivons épuisés vers 22 h (toujours 30 degrés d’ailleurs…) à notre hôtel, mais avec encore une fois des images plein la tête…


 


MARDI 11 DÉCEMBRE :
« LA ROUTE LA PLUS LONGUE »



 On se lève toujours sous le soleil (ça ne va pas durer…) et partons nous promener dans la ville de Salta. Si l’entrée de la ville est à l’image des autres grandes villes d’Argentines -c’est à dire pas très jolie- on peut dire que le centre-ville est plutôt agréable. En grande partie piétonnier, il est comme toutes les autres conçu autour d’une grande place centrale ombragée. De nombreuses boutiques et surtout une très belle église le compose.
Nous nous y promenons une partie de la matinée puis reprenons ensuite la route… notre séjour dans la région touche à sa fin, et nous avons adoré la Cordillère des Andes. Il est maintenant temps de poursuivre nos aventures et nous ne sommes pas au bout de nos peines : nous partons en effet vers l’Est, dans la région de Missiones, à 1500 Km de Salta… et nous nous apercevons assez vite qu’il n’y a aucune autoroute pour y aller ! On commence par la route nationale 16 : interminable, plus de 700 Km de long ou nous ne croiserons qu’une dizaine de villages, une route a un seul sens de circulation et de nombreux camions difficile à doubler… bref, la route va être longue !


MERCREDI 12 DÉCEMBRE :
« ON ÉTAIT SUR LA ROUTE… »


Finalement, la route d’hier ne s’est pas trop mal passé, bien que monotone. Nous sommes arrivés vers 22 h dans la ville de Corrientes, capitale de la région, très très moche ville, sauf aux abords du fleuve qui la traverse, lui donnant des petits airs de station balnéaire. Trouver un lit pour passer la nuit ne fut pas chose aisée ! Nous nous nous sommes arrêtés dans les deux premiers hôtels que nous avons croisé : l’un d’eux semblait pouvoir s’effondrer à tout moment, et le second incarné notre pire cauchemar : en ouvrant la porte de la chambre, une araignée nous accueille, on pousse quand même jusqu’à la salle de bains et là un cafard court sur le mur… la partie lit ? Deux ou trois autres charmantes bêbêtes courent sur la moquette d’un autre âge ! Bref, même gratuitement nous n’aurions pu dormir ici… Après plus d’une heure de recherche et grâce a une connexion internet, nous avons trouvé via Booking.com un appart-hôtel dans le quartier plus rassurant du centre-ville, tout neuf, tout moderne et pour seulement une dizaine d’euros de plus… ouf, nous avons donc pu dormir (et on en avait grand besoin !) dans un lit et dans une chambre propre…
C’est donc de Corrientes que nous reprenons la route ce matin, pour la deuxième et dernière partie de notre trajet… nous sentons très rapidement que nous sommes arrivés dans une région subtropical : il faisait encore 30 degrés vers 1 heure du matin, et l’humidité est de 100 %... et aujourd’hui, il fait déjà 38 dès le matin. Heureusement que la clim est la parfois ! La route est presque aussi monotone que la veille et, région tropicale oblige, le ciel bleu laisse sa place au loin a de méchants nuages noirs et orageux, qu’on ne tardera pas à traverser, recevant de violentes averses et faisant baisser les températures de presque 20 degrés !
600 Km plus tard, nous sommes presque arrivés à Puerto Iguazu… accueilli par des trombes d’eau comme on en a jamais vu ou presque ! On va donc ressortir les K-Way de Nouvelle-Zélande ! Heureusement, nous avions réservé la veille un hôtel pour nos deux nuits ici et nous savons donc directement où aller. 

Bien accueilli par notre hôtel ? Pas tant que cela...
Nous nous y installons assez tôt et, si le cadre est vraiment sympathique et l’accueil irréprochable, nous sommes très vite déçus : malgré les critiques dithyrambiques et le prix très cher payé, nous croiserons tout au long de cette première soirée un cafard ou deux, plusieurs fourmis gigantesques (si, si !) et de nombreuses plus ou moins grandes bêtes… la palme revenant à cet insecte hors-norme, rampant, retrouvée sur notre climatisation ! Avec des antennes interminables, et une tête à faire frémir les moins peureux de ces horribles insectes, il était en plus immortel… je l’ai écrasé avec un gros livre pendant au moins une minute et, bien qu’estropié, a réussi à s’enfuir dans la boite de la climatisation… d’où il n’est jamais ressorti. Autant dire que Marianne n’a pas passé une très bonne nuit ! 

La petite bestiole nous ayant rendu visite sur la climatisation...
A ce jour, nous ne savons toujours pas ce qu’est cette bête horrible, aussi nous demandons à notre Geo-trouv’tout (eh oui, c’est toi Helene) de se mettre en quête de trouver cette information…



JEUDI 13 DÉCEMBRE :
« LES CHUTES D’IGUAZU »



 
On peut maintenant vous dire pourquoi nous sommes dans cette région humide, ou les insectes règnent en maître et ou le ciel est presque toujours gris (à cette saison en tout cas…) : Nous venons ici donc pour le parc national d’Iguazu, ou se situe les chutes d’eau parmi les plus spectaculaires du monde. Inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco,  ce site regroupe en fait un ensemble de plus de 250 cascades se déversant ici, formant un front d’une largeur de près de 3 Km ! L’ensemble des chutes déverse jusqu’à 6 millions de litres d’eau chaque seconde. Nous partons donc assez vite de notre hôtel pour ne pas perdre une miette de ce spectacle. Nous avons de la chance : il  ne pleut pas, bien que le soleil ne soit pas au rendez-vous (il y a eu de très violents orages cette nuit –même pour la région- et des pluies torrentielles sans discontinuer).


Lorsque l’on arrive sur place, on peut regretter la "monétisation" du site : tout est payant, et les prix augmentent très vite : 60 pesos de plus pour nous deux comparé au prix indiqué par le Guide du Routard, édité en 2011. Le parking aussi est payant, et n’est pas donné ! Une fois dans le parc, mieux vaut ne pas avoir trop soif : les bouteilles d’eau ou autre coûte 4 fois plus cher qu’en magasin… et pour finir avec les points négatifs, les aménagements intérieurs rappellent un peu un parc d’attractions… Au-delà de ces quelques défauts inhérents à ce type de visite, force est de constater que le parc est extrêmement bien organisé.  Un petit train nous amène au début des chutes d’où partent deux sentiers de randonnées (en fait des passerelles aménagées) : le Upper (supérieur) et le Lower (inférieur) chacun mesurant plusieurs centaines de mètres. Nous faisons évidemment les deux circuits qui offre des vues époustouflantes sur les cascades, parfois de mince filets d’eau (relatif…) parfois des murs entiers. 


 C’est incroyable, on en prend plein les yeux ! La brume provoquée par le fracas de l’eau (dans un bruit assourdissant) remonte jusqu’à plusieurs mètres de hauteurs et nous sommes bien sur mouillés assez souvent… ce qui explique d’ailleurs que l’on a pris la plupart des photos avec l’appareil photo aquatique et non le reflex, d’où une qualité moindre…  En tout cas nous, sur place, nous avons A D O R E ce parc, l’une de nos plus belles visites à ce jour. Et ce n’est pas fini ! Après le repas du midi (composé de sandwich, d’un œuf et d’un yaourt récupéré le matin même au petit dej salé de l’hôtel, pratique et « pas cher le repas… »), nous poursuivons la visite et prenons le petit train qui nous emmène vers un des points les plus intéressants du parc. De là, démarre un circuit de plus de 1 Km composé de passerelles placées au-dessus de la rivière Iguazu… (ce qui déjà est une superbe promenade en soi) et au bout du chemin, nous arrivons à un point de vue nommé « La Gorge du Diable » : une impressionnante chute de près de 90 mètres de haut, que nous surplombons, embrassant du regard ses 700 mètres de long et 150 mètres de large. Vraiment le clou du spectacle de la journée, et quel spectacle ! 


 De là-haut, face à cet impressionnante force de la nature, on se sent vraiment tout petits… Nous avons passé une journée extraordinaire dans ce parc naturel ; vers 18 h, nous regagnons notre hôtel ou nous prenons un peu de temps pour écrire le blog et se reposer… après cette journée encore une fois riche en émotions…


VENDREDI 14 DÉCEMBRE :
« PETITE EXCURSION BRÉSILIENNE »


Aujourd’hui, c’est l’heure de reprendre la route vers Buenos Aires, notre « road-trip » dans le Nord touchant à sa fin. Mais avant, on en a pas tout à fait fini avec les Chutes d’Iguazu… en effet, ces dernières sont situées à cheval sur l’Argentine et le Brésil. Bien que le parc national soit à 80 % sur le territoire Argentin, les Brésiliens ont aussi voulu faire le leur, également inscrit au patrimoine mondial de l’humanité (2 ans après le premier) ; il y a moins à voir de ce côté-ci mais parait-il que la vue vaut le détour… nous décidons donc de nous y rendre, le passage à la frontière étant parait-il aisé. 

Avant de quitter notre hôtel et son petit-déjeuner délicieux, nous cherchons un distributeur pour retirer de l’argent… ce qui est à chaque fois un véritable challenge –pour ne pas dire cauchemar… Petite aparté à ce sujet : depuis notre arrivée en Argentine – et à moindre mesure au Chili – retirer de l’argent est un vrai supplice. Non seulement notre banque française n’a pas d’accord avec une banque locale (donc des frais) contrairement aux pays visitées précédemment, mais en plus les distributeurs ici limitent volontairement (risque d’agressions ?) les retraits considérablement (au moins 10 x moins en valeur que les plafonds de retrait en Australie) ce qui nous oblige à retirer tous les deux jours, voir même chaque jour parfois. Problème ? il y a trop peu de banque dans ce pays (ou trop de monde, va savoir…) ce qui fait qu’à chaque fois il y a des files d’attente interminables devant un pauvre distributeur, et ce en plein soleil le plus souvent… et cela semble choquer personne !

File d'attente normale devant l'une des banques du pays...
 Bref, ce matin le problème se pose de nouveau et nous cherchons donc désespérément un distributeur… nous ne trouverons que deux banques dans la ville de Puerto Iguazu, pourtant 33000 habitants, et la file d’attente de la première d’entre eux  est digne d’une attraction de Disney ! Nous ne pouvons pas attendre aussi longtemps alors nous continuant notre chemin et on en voit une autre éloignée du centre-ville, avec cette fois-ci quasi personne… Ouf ! Mais on a encore perdu une heure pour ça !
 
Bref, une fois ces formalités accomplies nous pouvons enfin aller «  au Brésil ». Nous passons la frontière sans encombre et en quelques minutes, toutefois un peu déçu car pas de tampon coté brésilien… puis direction le parc national d’Iguazu. Ici, les choses se déroulent un peu différemment mais tout est toujours aussi bien organisé.  Nous devons laisser la voiture sur un parking à l’entrée puis tout le monde monte dans un bus qui nous amène devant les chutes. Niveau prix, sensiblement équivalent a ceux d’Argentine, voir même un peu plus élevé pour beaucoup moins d’aménagements… mais bon, le coût de la vie est plus élevé ici, on a dire que ça explique… 


Nous prenons donc ce bus puis nous arrêtons au début des points de vue sur les chutes… et très vite, nous sommes stupéfaits par le panorama : le spectacle est saisissants, très différents de celui de la veille. Si on ne regrette pas notre visite Argentine, indispensable pour voir les chutes de près, on se dit que celui du Brésil est un vrai complément nécessaire pour prendre conscience du phénomène. Le panorama vu d’ici est tout simplement époustouflant, nous avons une vue d’ensemble des cascades, dont de nombreuses ne peuvent être vue d’en face. La promenade est donc très agréable et les nombreux points de vue stratégiquement placés. 

 
Alors qu’il y a depuis le matin un beau ciel bleu, nous avons soudainement un gros nuage noir au-dessus de nos têtes (eh oui, le climat tropical est très imprévisible !) nous amenant une averse mémorable ! On est trempé en moins de deux minutes mais il ne faudra heureusement pas beaucoup plus de temps pour que la pluie cesse… on en profite pour manger un sandwich et hop, nous revoilà sous le soleil pour la suite de la promenade… Le clou de celle-ci arrive déjà (on nous avait dit que c’était court !) avec les « ascenseurs » : la encore c’est à la cascade « La Gorge du Diable » qu’a lieu l’apothéose de la visite et les choses n’ont pas été faites à moitié : les organisateurs du parc ont installé des passerelles au pied même de l’une des cascades de ce lieu extraordinaire (la fameuse chute de 90 mètres de haut que nous avons vu hier depuis le sommet) 


 Autant dire que nous sommes de nouveau trempés, bien que cette fois-ci ce ne soit pas à cause de la pluie… Le plus fort, c’est que ces passerelles sont à la fois situées  au pied d’une cascade mais aussi au sommet de la prochaine, permettant ainsi de surplombé celle se jetant sous nos pieds… difficile à expliquer, mais réellement impressionnant sur place… 


Après quelques points de vues supplémentaires en hauteur, sur ces mêmes gorges du diable, nous reprenons déjà le bus -2 h après notre arrivée quand même- pour récupérer notre voiture… et repassons la frontière dans le sens-inverse : c’est probablement l’une des incursions touristiques dans un pays les plus rapides de l’histoire…
Quelques minutes plus tard, c’est parti, nous devons être à Buenos Aires (1300 Km) dimanche matin pour rendre la voiture au loueur… nous partons donc vers 16 h et marquons notre premier arrêt pour passer la nuit dans la ville de Posadas. Encore une fois déprimante à ses abords (bidonville, détritus, etc…) la ville se révèle plutôt sympathique au centre-ville : terrasses des cafés bondées (nous sommes vendredi soir…), grande place centrale accueillante et concert live en plein air nous permettent de passer une agréable soirée. Petite précision : il fait chaud, très chaud, 29 degrés à 22h30 pour être précis… Mais bon, on ne s’en plaint pas bien sûr, et c’est avec la climatisation à fond que nous allons dormir ce soir… 



SAMEDI 15 DÉCEMBRE :
« UNE JOURNEE SUR LES ROUTES »


Nous partons un peu plus tard que prévu de Posadas, voulant profiter le plus possible de notre confortable lit. Peu après 10 h, et un petit-déjeuner moyen, nous prenons la route en direction de Buenos Aires. Encore 1000 Km a parcourir, et vu les travaux sur la route nous n'y parviendrons pas ce soir... C'est donc une journée sans intérêt particulier que nous passons sur les routes Argentines, et nous ferons notre arrêt dans la sympathique petite ville de Colon, longeant la frontière avec l'Uruguay. Nous y trouvons un petit appart hôtel très propre et pas trop cher ou nous passons la nuit...



DIMANCHE 16 DÉCEMBRE :
« UN SEJOUR EN PRISON ?»



Nous ne quittons pas la ville de Colon non sans une petite balade... en Uruguay ! En effet la ville est vraiment située proche et il n'y a pas de poste frontière a cet endroit. Ce qui fait que d'une rue a l'autre nous passons dans l'un ou l'autre des pays... Assez drôle comme sensation... Nous prenons ensuite la route pour nos 300 derniers Km avant notre arrivée dans la Capitale : aujourd'hui nous rendons notre voiture de location puis prenons un hôtel pour les 7 derniers jours en Argentine : objectif repos, repos et encore repos avant d’affronter les fêtes de fin d’année et une succession de vols fatiguant. Mais une petite « embuche » aura contrarié nos plans ! En effet, moins d'une demi-heure après le départ voilà que nous traversons un barrage de police... rien d'extraordinaire, il y en a très souvent ici et la plupart du temps ils passent leur temps a discuter entre eux et laissent tout le monde passer sans contrôle... sauf que ce n'est pas notre jour de chance ! Ce matin, en partant, j'ai en effet oublié d'allumer mes feux de croisement ! Oulala... c'est LE crime capital pour tout conducteur Argentin. En effet ici, les flics ne vous dirons rien si vous roulez a plus de 160 Km/h malgré une limitation a 110, pas plus que si vous roulez en scooter a 3, 4 ou 5 personnes et plus, et bien sur sans casque, sinon ce serait trop prudent... ni même si vous cumulez tout cela a la fois (on l'a vu plus d'une fois...) mais ne vous avisez JAMAIS de rouler de jour sans vos feux de croisement. Evidemment l'amende infligée aura le don de m’énerver, qu'elle qu'en soit le montant... qui d'ailleurs est inadmissible : 280 euros pour de malheureux petits phares oubliés, en France nous payons 2 fois moins cher pour des faits bien plus dangereux. Bon, il y avait bien une possibilité de baisser cette somme mais c’était a condition de payer tout de suite... hors de question bien sur, pour deux raisons : déjà pour ne pas graisser la patte de flics véreux a notre insu, ensuite parce que, tout français que nous sommes, si on peut éviter de payer une amende (qu'en plus on trouve injuste...) on ne va pas s'gener... Cela ne s'est quand même pas fait sans mal, trouvant la situation tellement énervante je ne peux m’empêcher de monter dans les tours, Marianne faisant tout son possible pour me calmer. J'ai eu beau expliquer mon mécontentement dans un « anglagnol » approximatif (mélange improbable et très personnel d'Anglais et d'Espagnol, surtout utilisé quand je suis énervé...) ils n'ont rien voulu savoir et la seule chose qui réussira a me calmer est la menace de l'un d'eux de me « passer les menottes » en scandant plusieurs fois le terme « Prisona »... Bon, OK, je me calme la, pas envie de visiter les prisons du pays.
On finit donc par reprendre la route plutôt énervé et roulons donc pour le coup a des vitesses excessives que je me garderai de préciser ici... Nous sommes accueilli deux heures plus tard sous une pluie battante a Buenos Aires (on la retrouve comme on l'a quittée...) qui heureusement se calmera assez vite puis tournons en rond plus de deux heures pour trouver le loueur de la voiture... très mal indiqué ! On dépose la voiture (dans un état de propreté lamentable) - on ne paye évidemment pas l'amende – puis on se rend a notre hôtel idéalement situé (en plein centre) pour récupérer notre chambre... et c'est parti pour six jours de repos ! Ouf...


DU DIMANCHE 16 AU
SAMEDI 22 DECEMBRE:
« BUENOS AIRES LE RETOUR »


Semaine plutôt calme a Buenos Aires avec un temps assez moyen : grosse chaleur et ciel bleu un jour (et coups de soleil...) et ciel gris avec averses un autre jour... Bref nous alternons donc entre repos et promenades, découverte de certains quartiers de la ville, ou encore farniente et lecture au bord de la piscine. 



Le jeudi, nous profitons de notre présence ici pour retourner sur la belle Plaza de Mayo... souvenez-vous, nous y étions déjà allés trois semaines plus tôt mais c’était un jour ordinaire... ce qui n'est pas le cas du jeudi, car c'est précisément ce jour la, chaque semaine, que les « Mères de la Place de Mai » viennent défiler en mémoire de leurs enfants disparus pendant la dictature militaire. Nous assistons donc a ce défilé, devenu un peu un événement touristique (étant indiqué dans tous les guides...) mais qui dégage tout son sens dramatique quand les Mères, aujourd'hui très âgées, sont déposées par un bus spécial et défilent en tête de cortège le sourire aux lèvres. L'instant est vraiment émouvant et on se demande si la tradition perdurera quand elles auront disparues.



Quelques minutes plus tard, on assiste a une autre manifestation, beaucoup moins pacifiste celle-ci : nous n'avons pas réussi a savoir qui manifestait et ce qu'ils revendiquaient mais nombre d'entre eux étaient cagoulés et armés... quelques débordements ont eu lieu mais l'ensemble était encadré par la police, et on se demande pourquoi cette dernière accepte de laisser des gens manifester ainsi...
Nous finissons cette semaine comme on l'a commencé, et nous dirigeons a l'aéroport samedi pour prendre l'avion, après encore une petite heure d'embouteillage avec le taxi... décidément cette ville est bien pire que Paris ! Pour une fois prévoyants (un jour nous finirons par en rater un...) nous arrivons quand même bien a temps pour prendre notre avion qui nous emmène en direction de... ?... la suite dans la prochaine mise a jour... 


NOS PHOTOS DE L'ARGENTINE

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7 commentaires:

  1. Superbes paysages!
    Pour le mini Iceberg, j'ai pensé à un phoque !
    Et le "Mc Da"!!! Trop drôle.
    Depuis hier on est pas très loin de vous!!!!!
    Quel bonheur d'être au soleil l'hiver !
    Gros bisous
    Laeti

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    1. Coucou tous les 4,

      contents de voir que vous suivez nos aventures de près... Alors, ce voyage en Martinique, bien ?
      C'est clair on kiff le soleil en hiver, c'est le pied.
      On vous fait de gros bisous et on se voit en mars, on a pas oublie le resto ;-)
      Steve et Marianne

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  2. La traversée de la Cordillère est réputée très agitée dixit mémé heureusement que vous ne racontez pas en live on se serait inquiété ! Voilà encore de belles aventures à lire ! Agentina que pais magnifico ! la Pentagonie, mytique ! et la suite... on vous embrasse, toute la famille + Titi et Luna

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  3. J'ai accepté la mission et j'ai le plaisir de vous dire que cet animal est un "MARA" ou Lièvre de Patagonie ...
    j'adore ce boulot !
    Tjs un grd plaisir de suivre vos aventures argentines. A quand le prochain challenge ?
    ps : le marathon se court sur 40 km et des poussières et non 10
    Allez, j'arrête de faire ma pédante; gros bisous
    LN

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    1. Salut Hélène, eh bien on ne peut que s'incliner ! Bravo pour la réponse rapide... Content que ce boulot te plaise, d'ailleurs tu trouveras un nouveau challenge dans la nouvelle mise a jour...
      Bon courage a toi,
      Gros bisous de nous deux
      A bientôt,
      Steve et Marianne

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  4. Oui que de merveilles naturelles ! on espère bien en profiter un jour nous aussi et qu'on arrête de nous parler du 21 décembre ! Bref pendant que vous profitez et on est bien heureux pour vous, nous ici on subit la pluie et l'humidité, Noël s'annonce au balcon ! On attend vite tout le monde vous embrasse + titi et luna

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  5. Réponse à la question:
    La blatte américaine, également appelé ravet ou cancrelat est le cafard domestique le plus gros qui existe Cet insecte rampant mesure 23 à 40 mm à l'âge adulte et a une couleur brun ferrugineux uniforme. Les élytres, ces ailes qui sont comme durcies et qui protègent la paire d'ailes fonctionnelles, ainsi que les ailes sont de couleur brun roux, sont un peu plus longs chez le mâle que chez la femelle, et dépassent la longueur du corps. On trouve sur le bord du thorax une bande jaune.
    La blatte américaine affectionne tout particulièrement les recoins sombres, chauds et très humides comme les animaleries, les égouts, les gaines de vide-ordures. Elle recherche la chaleur humide avec des résidus moisis. Elle n'aime pas la lumière et reste active dans des endroits sombres.
    JE VS PASSE LA SUITE. ALORS HEUREUX ?
    Quelle belle surprise vs nous avez faite. A plus de vous lire, gros bisous
    hélène détective

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